Cercle d’étude de la Déportation et de la Shoah

Lexique : les mots de la France sous l’occupation

des lois antijuives, interdictions, des mots courants dans la France de Vichy à l’usage des élèves
samedi 29 août 2009

« Les questions "historiques" portant sur la durée de la guerre, les ennemis en présence, les chefs d’état et de gouvernement en activité, la différence entre les dictatures et les démocraties révèlent la nécessité d’une cartographie historique, d’un cours d’histoire avec des repères chronologiques et d’une étude du contexte des histoires individuelles » Marie Paule Hervieu

Les camps en France : https://andji.carto.com/viz/e048fb3e-3ed5-11e6-a60e-0e3ff518bd15/public_map

carte de la France : Zone occupée, Zone "libre", ou zone nono, Zone interdite (cf. définitions de Zone)
Zone sud après le 11 novembre 1942.
cliquer pour agrandir la carte, source wikimedia :
la ligne de démarcation

armistice du 22 juin 1940 : défaite militaire française, arrêt des combats

aryanisation : expropriation, spoliation, pillage, réquisition des biens des personnes juives. Un administrateur non juif est nommé. 18 octobre 1940, ordonnance allemande d’aryanisation des entreprises juives.

assigné à résidence : Les étrangers assignés à résidence voient leur liberté de circulation limitée, ils doivent vivre dans un territoire donné.

Ausweis : laissez-passer

Bund : Union générale des travailleurs juifs (die Yiddish Arbeit Bund), mouvement de travailleurs parlant yiddish créé en 1897, qui se transforme en partis socialistes juifs, en Pologne, en Lituanie et en Russie, au début du XXe siècle

camps

Les camps en France :
https://andji.carto.com/viz/e048fb3e-3ed5-11e6-a60e-0e3ff518bd15/public_map
Juillet 1942 - Mai 1944, Une enfant dans les camps de Pétain par Francine Christophe

- camps d’internement en France :
« centres spéciaux de rassemblements d’étrangers », « centres d’hébergement », « camps de recueil »
octobre 1940 : les Juifs étrangers qui étaient venus chercher refuge en France, puis les Juifs français, sont internés dans les camps de Rieucros, les Milles, Saint-Cyprien (Felix Nussbaum) [1],
Pithiviers, Beaune-la-Rolande,
Drancy, Poitiers...
Cf. le film d’Axel Corti, Dieu ne croit plus en nous, première partie de la trilogie Welcome in Vienna.

Camp de Drancy 20 août 1941-17 août 1944 : la cité de la Muette, les premières HLM de France, où sont internés les juifs raflés en France ; centre de rassemblement avant la déportation.
Chronologie du camp de Drancy :
1941-42 : commandant du camp, Theodor Dannecker, camp gardé par des gendarmes français
1942-43 : commandant du camp, Heinz Röthke, le camp est toujours sous contrôle de la préfecture de police
1943-44 : commandant du camp, Alois Brunner, les nazis administrent le camp à partir du 2 juillet 1943. Les gendarmes français assurent la garde extérieure du camp.
Libération de Drancy le 18 août 1944
Camps d’Austerlitz-Lévitan-Bassano, camps annexes de Drancy dans Paris

- Camp de concentration : nom général des camps nazis. Au départ, lieu d’enfermement des opposants politiques, puis des Tsiganes, des homosexuels, des Juifs, lieux où l’on tue par le travail, la mauvaise nourriture, le manque de soins, la faim, le froid, les coups, les exécutions. Ex. Dachau en 1933, Buchenwald, Sachsenhausen

- Camp d’extermination : camp où le but est de tuer en grand nombre des Juifs par les gaz ou en abattant les prisonniers. Les centres de mise à mort, Belzec, Chelmno, Auschwitz-Birkenau, Maïdanek, Sobibor, Treblinka sont des lieux du génocide ou de la destruction des Juifs à grande échelle, appelée Shoah. A Auschwitz-Birkenau et Maïdanek des Juifs sont aussi entrés dans le camp pour travailler.
Pour les Juifs déportés de France, seuls 5 % ont survécu

(Les Einsatzgruppen assassinent aussi en masse à l’Est.)
carte des camps nazis, de la Fondation pour la mémoire de la déportation :

carte en taille réelle : http://www.fmd.asso.fr/updir/20/04_cartes.pdf
liste des camps nazis :
http://www.cercleshoah.org/spip.php?article108
langue des camps :
http://www.cercleshoah.org/spip.php?article72

carte d’alimentation : rationnement de la nourriture au moyen de cartes et de tickets

carte d’identité : en 1939 et en 1942 : quelle est la différence ? (Cf. en bas de la deuxième carte.)

carte d’identité en 1939
carte d’identité en 1942

cartes mises en ligne avec l’aimable autorisation de la famille.

Cinéma :
l’Eternel Retour de Jean Delannoy, 1943, avec Jean Marais
Lire CHEDALEUX Delphine, Jeunes Premiers et Jeunes Premières sur les écrans de l’Occupation (France, 1940-1944), Préface de Pascal Ory,. Presses universitaires de Bordeaux, 320 p.

CGQJ : Commissariat général aux questions juives, création de Vichy, Darlan fait partie des artisans de la création, en mars 1941 du Commissaire général aux Questions juives qui sera confié à Xavier Vallat, puis en mars 1942,il est dirigé par Louis Darquier de Pellepoix..

Communistes : 26 septembre 1939 Décret portant dissolution des organisations communistes.

Convois : 27 mars 1942 : premier convoi de Juifs déportés par les autorités allemandes depuis le camp d’internement de Compiègne vers Auschwitz.
77 grands convois de déportés de persécution sont partis de France, les déportés sont entassés dans des wagons de marchandises pour la majorité.

CTE : Compagnies de travailleurs étrangers créées à partir du 13 mai 1940, puis les GTE (Groupements de travailleurs étrangers) institués par la loi du 27 septembre 1940)

Dantesque : effroyable, qui suscite la peur et l’effroi

Déchéance  : voir dénaturalisation. La déchéance de la nationalité est une mesure d’extrême droite. Elle est prononcée par Vichy contre les chefs de la Résistance : le général de Gaulle et ses compagnons exilés à Londres, contre Pierre Mendès-France, contre le général Leclerc, contre Félix Éboué, contre René Cassin, contre Pierre Brossolete. Alexis Leger (Saint John Perse) ex-Secrétaire général du Ministère des Affaires étrangères, est déchu de sa nationalité en raison de ses ascendances antillaises. Son apatridie lui inspire les poèmes voir le recueil L’Exil.

Démobilisé : Les soldats sont renvoyés à la vie civile après l’armistice de juin 1940.

Dénaturalisation : La loi sur les dénaturalisations [2] a été mise en place par Vichy le 22 juillet 1940. Un décret-loi du gouvernement de Vichy met en place une Commission pour la révision de toutes les naturalisations qui découlent de la loi de 1927, ce qui aboutit à la dénaturalisation de 15 104 étrangers, dont 6 307 israélites. Les dénaturalisations se font sans motif, avec comme critères, par exemple, les noms qui "sonnent juif".
"La dénaturalisation touche des individus mais aussi leurs familles puisque les enfants et les conjoints sont associés à cette humiliation."
Connaître les dénaturalisés de Vichy, Thomas Lebée, Annie Poinsot :
https://books.openedition.org/pan/1071
Thomas Lebée et Annie Poinsot (dir), Publications des Archives nationales, Connaître les dénaturalisés de Vichy, fichiers accessibles depuis les bibliothèques ayant acquittés les droits) https://books.openedition.org/pan/2828

En Italie fasciste, en 1926, les citoyens "indignes" perdent la nationalité italienne.
En Allemagne nazie, en 1933, des citoyens perdent leur nationalité par dénaturalisation ( Ausbürgerung), parce qu’ils sont opposants au système comme Thomas Mann.

Déportation : on distingue la déportation de répression et la déportation de persécution.
La Fondation pour la Mémoire de la Déportation arrive au nombre de plus de 85 000 déportés partis de France en raison des mesures de répression (surtout des résistants) prises par l’occupant nazi et le régime de Vichy.
Sur les 76 000 Juifs, déportés de persécution de France la plupart ont été envoyés à Auschwitz. Environ 2 500 ont survécu, soit 3 %. 11 000 de ces déportés étaient des enfants dont 2 000 avaient moins de 6 ans.

Déporté : jusqu’en 1939, le terme désigne une personne déplacée contre son gré. Avec l’occupation nazie, le terme caractérise ceux qui sont arrêtés, envoyés en Allemagne, internés dans les camps pour y être soumis à une politique de déshumanisation ou d’extermination.

Dernier métro : les juifs étaient astreints à voyager dans la dernière voiture de chaque rame.

Doryphore : Au printemps, les enfants des écoles participent à la lutte contre le doryphore. L’arrêté du 18 février 1941, rend obligatoire cette lutte menée avec le concours de toute la population. La production des pommes de terre est un enjeu pour le ravitaillement du pays.

Enfants déportés :
Cartographie des enfants juifs de Paris déportés de juillet 1942 à août 1944
http://tetrade.huma-num.fr/Tetrademap_Enfant_Paris/

https://www.liberation.fr/societe/2012/09/28/les-arrestations-des-enfants-juifs-a-paris-sous-un-jour-nouveau_849302

Enfants cachés :
Le sauvetage des enfants cachés durant la dernière guerre
Berthe :
http://www.cercleshoah.org/spip.php?article168
Claudine :
http://www.cercleshoah.org/spip.php?article69
Arlette :
http://www.cercleshoah.org/spip.php?article130

http://lamaisondesevres.org/cel/cel1.html
http://lamaisondesevres.org/cel/cel2.html

Engagé volontaire  : les étrangers qui veulent défendre la France en 1939 doivent s’engager dans la la Légion étrangère.

Evacuation des Alsaciens
https://france3-regions.francetvinfo.fr/grand-est/il-y-80-ans-evacuation-contraignait-plus-300000-alsaciens-s-exiler-sud-ouest-1714469.html

Étoile jaune : pour pouvoir repérer les juifs, le port obligatoire de l’étoile jaune est imposé aux Juifs de la zone occupée à partir de 6 ans, par les Allemands, en application de la 8° ordonnance du 29 mai 1942, pour le 7 juin 1942. Les étoiles jaunes sont délivrées dans les commissariats de police contre un point de la carte de textiles.
Le 7 juin 1942, premier jour du port de l’étoile jaune
lire Un sac de billes de Joseph Joffo, Jean-Claude Lattès, 1973
ou Le journal d’Hélène Berr

Feldgendarmerie : Gendarmerie militaire.

France de Vichy, État Français : un gouvernement fascisant qui collabore, qui aide l’Allemagne nazie à appliquer sa politique de ségrégation.
L’antisémitisme de Vichy peut être symbolisé par l’affiche de la "Maison France" : http://clioweb.canalblog.com/archives/2014/10/15/30770208.html

Gestapo : Geheime Staatspolizei police secrète d’état.
En France la Sipo-SD, la police de sûreté de l’État nazi, qui traque les résistants, est appelée Gestapo.

Ghetto : lieu de rassemblement et d’enfermement des Juifs ; les privations alimentaires déterminant des épidémies et l’épuisement par le travail forcé, précèdent la tentative de destruction : ils sont alors déportés, fusillés ou "exécutés". Le ghetto de Lodz en Pologne date d’avril 1940.

internement voir camps, lois de Vichy

juifs : groupe humain ayant en commun une histoire, des traditions ; les juifs sont héritiers du premier peuple monothéiste ; ils vivent dans divers pays d’Europe et du monde : ils peuvent avoir la nationalité du pays où ils vivent ou avoir le statut d’ "étrangers"
Archives : les juifs sous l’occupation

Le 13 septembre 1940, Irène Némirovsky [3] écrit à Pétain :
« Je ne puis croire, Monsieur le Maréchal, que l’on ne fasse aucune distinction entre les indésirables et les étrangers honorables qui, s’ils sont reçu de la France une hospitalité royale, ont conscience d’avoir fait tous leurs efforts pour la mériter.
Je sollicite donc de votre haute bienveillance que ma famille et moi-même soyons compris dans cette deuxième catégorie de personnes, qu’ils nous soit permis de résider en France…. »

Justes  : « Justes parmi les nations » titre accordé à des personnes qui ont sauvé des Juifs
http://www.memorialdelashoah.org/index.php/fr/decouvrir-le-memorial/le-mur-des-justes/le-mur-des-justes
Légion des combattants : organisation née en 1940, de la fusion de toutes les associations d’anciens combattants par Vichy.

Ligne de démarcation


La France est partagée en 5 zones, entre la zone "libre" ou zone non occupée, " zone nono" et la zone occupée par les Allemands, Alsace-Lorraine (germanisation ou expulsion, soumise à des Gauleiter), Zone italienne, zone rattachée à l’administration militaire allemande de Bruxelles du Nord-Pas-de-Calais.
Une frontière ne respectant pas les limites des départements coupe la France en deux, en passant de la frontière suisse par Dôle, Moulins, Bourges, Tours, Angoulême, Langon, Mont-de-Marsan, jusqu’à Saint-
Jean-Pied-de-Port.
Des points de passage existent le long de la frontière entre zone occupée et zone non occupée pour ceux qui ont un Ausweis.
http://www.atlas-historique.net/1914-1945/cartes/France1940-44.html
"Avis aux Juifs" : il est interdit aux juifs de franchir la ligne de démarcation pour se rendre de la zone "libre" en zone occupée en France...
La ligne de démarcation est supprimée le 1er mars 1943, trois mois après l’invasion de la zone sud par les troupes allemandes. Cependant, quatorze points de contrôle principaux subsistèrent sur l’ancien tracé de la ligne.

La France Divisée , film, produced and directed by Barbara P. Barnett and Eileen M. Angelini
4 survivants et 3 enfants cachés témoignent.
http://www.francedivided.com/index.html
La zone "libre" est envahie le 11 novembre 1942 par les Allemands et les Italiens.

Jacques CANTIER, Lire sous l’Occupation, CNRS, 2019

lois antijuives

. 22 juillet 1940 : révision de l’ensemble des naturalisations de 1927 pour éliminer les "élements douteux", ce qui aboutit à la dénaturalisation de 6 307 israélites, les commissions de Vichy cherchent, outre les communistes, les noms qui "sonnent juif", rendant ainsi les personnes plus vulnérables.

. 27 septembre 1940 : première ordonnance allemande contre les juifs : les Allemands demandent aux juifs de la zone occupée de se faire recenser (se déclarer) dans les commissariats et de marquer Jüdisches Geschäft (Entreprises juives), en lettres noires sur fond jaune sur leurs vitrines.
. 26 avril 1941, 2ème statut allemand
. Le recensement des Juifs français a lieu en juin, juillet 1941 ;
recensements des Juifs étrangers en février-mars 1942.
Sur le recensement :
http://www.crdp-reims.fr/memoire/enseigner/memoire_vichy/10fichierjuif.htm

Les lois de Vichy
Les actes dits" lois de Vichy"
Le projet de loi portant sur le Statut des Juifs annoté par Pétain
. loi du 3 octobre 1940 ou premier Statut des Juifs :
est regardé comme juif celui qui a 3 grands parents de "race" juive ou 2 grands parents de la même "race" si son conjoint est juif. Est regardé comme étant de race juive, le grand parent ayant appartenu à la religion juive. [Un demi juif marié à un juif peut devenir non juif en divorçant.]
« Art.2. L’accès et l’exercice des fonctions publiques et mandats énumérés ci-après sont interdits aux Juifs : (...) 4. Membres du corps enseignants. 5. Officiers et sous-officiers des armées de terre, de mer et de l’air.(...)
Art. 5 Les Juifs ne pourront exercer l’une des professions suivantes : directeurs, gérants, rédacteurs de journaux (...) »
. 4 octobre 1940 : Les juifs étrangers doivent être internés dans des camps spéciaux, dans la zone non occupée, (Les Milles, Gurs, Noé, Recebedou, Rieucros, Argelès, Rivesaltes), antichambres de la déportation ; demande allemande d’internement des Tsiganes, en zone nord.
L’internement des Tsiganes en France 1940-1946, la mémoire et l’oubli
. 13 octobre 1940 : pour améliorer l’efficacité du recensement, l’administration militaire allemande demande au préfet de police de Paris de faire apposer sur les cartes d’identité, la mention "JUIF".
. Loi du 2 juin 1941, deuxième statut des juifs de Vichy :
est regardé comme juif :
Celui ou celle qui appartient à la religion juive, ou y appartenait le 25 juin 1940 et qui est issu de deux grands parents de "race" juive.
Pour Vichy, un demi-juif reste un juif. En Allemagne, un individu ayant deux grands-parents juifs est considéré comme demi-juif.
C’est un nouveau statut des juifs par Vichy plus dur que le statut allemand.

la liste des interdictions

et obligations imposées aux juifs en France par les textes successifs allemands et vichyssois :
exclusion de la nationalité française
exclusion de l’armée, de la fonction publique, de la presse, des activités culturelles, des professions libérales
numerus clausus.
aryanisation ( = confiscation) des entreprises juives
confiscation des automobiles, des bicyclettes, des postes de radio
interdiction de changer de domicile
interdiction de quitter son logement entre 20h et 6h du matin
interdiction de fréquenter les restaurants, cafés, cabines téléphoniques publiques, cinémas, salles de concert, musées, bibliothèques, piscines, terrains de sports, champs de courses,square, bains douches municipaux, marchés, foires, magasins (sauf entre 15h et 16h), hôpitaux
obligation de prendre la dernière voiture du métro

Interdiction de square

LTI : lingua tertii imperi, de Victor Klemperer, la langue d’Hitler.
La Langue ne ment pas, film de Stan Neumann, Coproduction : ARTE France, Les Films d’Ici, 2004, 80 min

Hôtel Lutetia : lieu à Paris où sont accueillis les déportés à leur retour en 1945

HSSPF : Höherer SS- und Polizeiführer in Frankreich : commandant supérieur de la SS et de la police en France.

Mai : 1er mai, fête du travail pour Pétain, c’est en réalité, la journée internationale de lutte pour les droits des travailleurs depuis 1890.

Marches de la mort : évacuation des camps devant l’alliance alliée
Les Marches de la mort. Les Évasions janvier-avril 1945

Marché noir : se procurer de la nourriture de façon illégale, sans ticket

Milice française : organisation fasciste paramilitaire aux méthodes très violentes, créée par la loi du 30 janvier 1943, à partir du SOL, engagée activement dans la collaboration avec les forces d’occupation et la chasse aux résistants, Juifs, Tsiganes, réfractaires au STO, communistes, Francs-maçons, tous ceux qui sont dénoncés par Vichy ; c’est une alliée de la Gestapo.
En juillet 1943 les Allemands autorisent les Français à s’engager dans la Waffen-SS.

MBF : Militärbefehlshaber in Frankreich Commandant militaire en France

mineurs du Pas-de-Calais : grève patriotique des mineurs du Nord-Pas de Calais déclenchée contre l’occupant et le régime collaborateur de Vichy par la CGT et le Parti communiste le 27 mai 1941

mur des noms  : murs en pierre sur lesquels sont inscrits les noms des sur lesquels sont gravés les noms de 76 000 Juifs déportés de France.
http://www.memorialdelashoah.org/index.php/fr/decouvrir-le-memorial/le-mur-des-noms/le-mur-des-noms

nazisme : dictature avec une vision raciste du monde et une volonté de mettre en place une Allemagne au territoire vaste, à la population nombreuse et « racialement pure »

Nuit et Brouillard, Nacht und Nebel ou NN : décret du 7 décembre 1941 de l’État-Major de la Wehrmacht, signé par le maréchal Keitel et ordonnant la déportation sans jugement et dans le plus grand secret, en Allemagne, de tous les ennemis (saboteurs, résistants) ou opposants du Troisième Reich, représentant « un danger pour la sécurité de l’armée allemande » et la disparition de tout adversaire de l’État national-socialiste dans le secret absolu, sans laisser filtrer aucune nouvelle.

Organisations venant en aide aux juifs  :
E.I.F
H.I.C.E.M. : Association d’Aide à l’Emigration Juive
Joint : organisation juive américaine
O.R.T. : Organisation Reconstruction Travail
O.S.E. : l’Œuvre de Secours aux Enfants
Quakers Américains,
Secours Suisse aux Enfants
Young Men Christian Association

Papon Maurice : secrétaire général de la préfecture de la Gironde, de juin 1942 à la Libération
http://papon.sudouest.com/index.php?page=accueil

Pitchipoï : nom yiddish d’un lieu imaginaire que les internés ne connaissent pas, vers lequel ils sont déportés et qui désigne en fait Auschwitz-Birkenau.

Pithiviers, Beaune-la-Rolande : camps du Loiret voir le témoignage d’Albert

Pleins pouvoirs : vote des Pleins pouvoirs au Maréchal Pétain le 10 juillet 1940 par l’Assemblée nationale (Chambre des députés et Sénat). Les Quatre-vingts s’y opposent.

Préfets : rapports des préfets (1940-1944)
Intérieur ; Cabinet du ministre puis du Secrétaire général à l’administration à Vichy :
https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/

Race : la notion de « race » est un « non-sens » au regard des Sciences du vivant.
"La race blanche, à laquelle nous appartenons (...) est la plus intelligente et la plus civilisée des trois races"
(Manuel de géographie - Cours élémentaire et moyen, Hatier, 1912)

rafle : arrestation, "ramassage" de juifs, parfois sur convocation
"rafle" du billet vert, 14 mai 1941, à Paris : ou la convocation du billet vert. Des juifs (étrangers) sont convoqués et arrêtés.
rafle du 15 août 1941 : arrestation dans le XI ème à Paris, de juifs français et étrangers envoyés à Drancy.
La "rafle" du billet vert et l’ouverture des camps du Loiret 1941
rafle des notables de décembre 1941, transférés au Camp de Royallieu à Compiègne.
rafle du Vél’ d’Hiv’ ou erreur de beaucoup de personnes "vent printanier" [4]
Les rafles de juillet 1942
Les 16-17 juillet 1942 : 4 500 policiers français arrêtent 3 118 hommes, 5 119 femmes et 4 115 enfants juifs dont beaucoup de nationalité française. Les policiers français séparent les enfants des mères. Des enfants sont laissés seuls à Pithiviers et à Beaune-la-Rolande avant d’être déportés.
http://lamaisondesevres.org/cel/cel1.html
Les rafles de l’été 1942 en zone libre, dont la grande rafle du 26 août 1942, sans participation allemande :
"Les rafles de l’été 1942 en zone libre. Un crime de l’État français". Témoignage de Paul Schaffer.
Rafle à Villeneuve-lès-Avignon, août 1942
Les Juifs à Marseille (1939-1942), du refuge au piège ; la rafle de Marseille en 1943 et la destruction du vieux port.

Recensement des juifs de juin 1941 dans la zone non occupée : les juifs doivent se déclarer sous peine d’internement dans un camp spécial. En zone occupée, le recensement date du 27 septembre 1940

Résistancialisme : désigne une représentation du passé imposant l’idée d’une France unanimement résistante

RSHA  :Reichssicherheitshauptamt, Office central de la sécurité du Reich dirigé par Heydrich.

Rutabaga et topinambour : légumes non consommés en Allemagne donc non réquisitionnés par les Allemands. Nourriture de guerre.

Service d’ordre légionnaire (SOL) : créé en 1942 par Joseph Darnand, vivier de la Milice

Solution finale : Endlösung, nom codé pour désigner l’extermination des juifs

spoliation des biens ou aryanisation économique : les biens des juifs sont confisqués, des familles sont expropriées.

Statut des juifs : cf. lois de Vichy. 3 octobre 1940, premier statut
2 juin 1941, deuxième statut des juifs de Vichy avec numerus clausus de 2 % pour les professions libérales et de 3 % pour l’Université

STO : service du travail obligatoire, loi du 16 février 1943, le gouvernement de Vichy convoque les jeunes nés en 1920, 1921, 1922 pour être envoyés travailler dans des entreprises allemandes
Le nombre des victimes est de 10 %
Jean Giboureau, un STO parmi tant d’autres :
http://www.cercleshoah.org/

Tondue :
Philippe FRÉTIGNÉ et Gérard LERAY, La Tondue 1944-1947, Vendémiaire, 2011
http://tonduechartres.wordpress.com/

Tsiganes, Roms, Sinti :
Les noms des Tsiganes :

UGIF : Union générale des israélites de France, organisme créé par le gouvernement de Vichy, dépendant du Commissariat Général aux questions juives, institué à la demande des nazis, par la loi française du 29 novembre 1941, pour assurer la représentation des Juifs auprès des pouvoirs publics, pour des questions d’assistance, de prévoyance et de reclassement.
http://lamaisondesevres.org/cel/cel2.html

Vichy
LABORIE Pierre, L’Opinion française sous Vichy, 1990
— , Le chagrin et le venin. La France sous l’Occupation, mémoire et idées reçues, 2011.
MALLET Audrey,Vichy contre Vichy, éditions Belin, 2019
PAXTON Robert O, La France de Vichy 1940-1944, Paris, Éditions du Seuil, coll. « L’Univers historique », 1973, 375 p.
— , MARRUS Michaël R., Vichy et les Juifs, Paris, Calmann-Lévy, coll. « Diaspora », 2015, 2e éd., 601 p.
ROUSSO Henry, Le Syndrome de Vichy, 1987
JOLY Laurent, L’État contre les juifs - Vichy, les nazis et la persécution antisémite, Editions Grasset, 2018
"L’État contre les juifs" Laurent Joly

Yiddish : Langue d’origine germanique marquée par des importations de mots, des expressions et tournures hébraïco-araméennes, influencée par les langues slaves. Elle est écrite en caractères hébreux.Pas de majuscule aux noms communs.
http://centre-medem.org/spip.php?rubrique124

Zone "libre" : partie située au sud de la ligne de démarcation, dépend de Vichy, zone dite libre. En allemand, c’est Unbesetztes Gebiet c’est-à-dire la « zone non occupée » par l’armée.
Au Nord, Zone occupée. L’Allemagne y exerce les droits de la puissance occupante.
Cf. carte
Zone Nord, Zone Sud : suite au débarquement allié en Afrique du Nord, La zone "libre" est envahie le 11 novembre 1942. Elle devient zone Sud et la zone occupée devient zone Nord.
Il n’y a plus de ligne de démarcation le 1er mars 1943, trois mois après l’invasion de la zone sud par les troupes allemandes.

Zone interdite  : au Nord et à l’Est de la France occupée, des territoires sont interdits. Les départements du Nord et du Pas-de-Calais sont rattachés au commandement militaire de Belgique et du Nord de la France.
Résistance, Internement et Déportation dans le Commandement militaire allemand de la Belgique occupée au Nord de la France
Dans les Ardennes, l’Ostdeutsche Landbewirtschaftungsgesellschaft ( société d’exploitation agricole de l’Allemagne orientale confisque les terres des prisonniers de guerre, de personnes n’ayant pu revenir après l’exode, pour les coloniser, comme à l’Est.

Zone italienne : Zone frontalière attribuée à l’Italie. Les juifs ne sont pas pourchassés. Les Allemands l’envahissent en septembre 1943 et déportent les Juifs
Les Juifs dans la zone d’occupation italienne

Zone sud : Heeresgebiet Südfrankreich (Territoire d’opération militaire du sud de la France) soumise à un commandant.

Cf. KASTELL Serge, Dictionnaire du français sous l’Occupation. Les mots de la Résistance, de la Collaboration et de la vie quotidienne, France-Belgique (1940-1945), Grancher, 2013, 495 p.

La France dans la Deuxième Guerre mondiale : édition des rapports du Militärbefehlshaber Frankreich et des Synthèses des rapports des préfets, 1940-1944
http://www.ihtp.cnrs.fr/prefets/

N.M. janvier 2010. revu mai 2013

Arrêté du 27 décembre 2015 : L’accès aux archives de Vichy et de la Libération, est facilité.
archives des juridictions d’exceptions

Si vous avez une question : cf. case contact

- Vichy et les Juifs
Comment la France "Patrie des Droits de l’Homme" pour de nombreux réfugiés a -t-elle pu participer à la déportation des Juifs ?
Sur les 73 853 Juifs déportés de France en 74 grands convois, 2 600 ont survécu. 11 000 de ces déportés étaient des enfants, 2 000 avaient moins de 6 ans.
JOLY Laurent, La falsification de l’Histoire. Eric Zemmour, l’extrême droite, Vichy et les juifs, Paris, Grasset, 2022.
PHILIPPE Béatrice, Être juif dans la société française du Moyen Age à nos jours, Bruxelles, Complexe, 1997, 450 p.
POZNANSKI Renée, Être juif en France pendant la Seconde guerre mondiale, Paris, Hachette référence, 1994, 859 p.
Histoire des Juifs de France de Béatrice Philippe : un DVD-ROM :
(Le site n’est plus accessible : http://www.juifs-france.fr)

Les Luttes et les rêves. Une histoire populaire de la France de 1685 à nos jours, de Michelle ZANCARINI-FOURNEL, La Découverte, 2016
Histoire mondiale de la France, sous la direction de Patrick BOUCHERON, Seuil, 2017
Une histoire populaire de la France. De la guerre de Cent Ans à nos jours, Gérard NOIRIEL, Agone, 2018.

[1Oeuvres en ligne sur le site du musée Felix Nussbaum d’Osnabrück, Felix-Nussbaum-Haus :
http://www.felix-nussbaum.de/werkverzeichnis/archiv.php?lang=en&

[2Dénaturalisés. Les retraits de nationalité sous Vichy Claire Zalc, Seuil, « L’univers historique », 2016, 240 p.
https://www.cairn.info/revue-politix-2018-2-page-221.htm

[3La Question Némirovsky. Vie, mort et héritage d’une écrivaine juive dans la France du XXe siècle (Irène Némirovsky and the « Jewish Question » in Interwar France), de Susan Rubin Suleiman, traduit de l’anglais (États-Unis) par Aude de Saint-Loup et Pierre-Emmanuel Dauzat, Albin Michel, 2017, 432 p.

[4nom de code pour désigner la rafle de juifs, y compris les enfants, les femmes et les vieillards du 16-17 juillet 1942, mais c’est faux. Vent Printanier n’est pas la bonne appellation. C’est une erreur reproduite de multiples fois. L. Joly